37 KiB
- Vous avez dit Superphénix ?
- Surgénérateur, incinérateur, isogénérateur ?
- 2. Lâhistoire des RNR, du projet Manhattan jusquâĂ SPX2
- 3. Pourquoi le sodium ?
- 4. Principes de conception généraux
- 5. Sûreté
- 6. Cycle combustible
- 6. Les matériaux
- 7. Exploitation et bilan de SPX
- 8. La suite de SPX
- 9. Conclusion
- Sources
SuperphĂ©nix⊠sâil est un rĂ©acteur cĂ©lĂšbre en France, câest bien lui. Jâen parle souvent, avec des regrets, mais aussi avec la fiertĂ© de vivre dans le pays qui a dĂ©veloppĂ© un rĂ©acteur unique au monde jamais Ă©galĂ©. En son temps, il Ă©tait le roi de tous les rĂ©acteurs, du haut de ses 1240 MW Ă©lectriques, offrant un réél potentiel dâindĂ©pendance Ă©nergĂ©tique Ă la France.
Et si on en parlait, en prenant le temps, en développant les concepts ?
Pour celles & ceux nâayant pas un attrait prononcĂ© pour la technique, les premiers paragraphes de cet article Ă©tabliront une prĂ©sentation rapide de SPX. La suite ira plus en profondeur, en sâappuyant sur les livres de JoĂ«l Guidez, la monographie du CEA sur les RNR Ă caloporteurs sodium, et des documents de lâIRSN (sources Ă la fin de lâarticle).
Superphénix - centrale nucléaire de Creys-Malville.
Vous avez dit Superphénix ?
Superphénix (désigné par le sigle SPX1 ou SPX) est un réacteur nucléaire à neutrons rapides (RNR) dont le caloporteur est le sodium (symbole Na) sous forme liquide.
Neutron : câest la particule Ă©lĂ©mentaire sans charge Ă©lectrique qui est responsable des fissions des Ă©lĂ©ments fissiles (uranium 235 & plutonium 239 principalement).
Neutron rapide : câest un neutron de forte Ă©nergie cinĂ©tique (Ec = 0.5\*masse\*vitesseÂČ). On utilise ce terme en opposition aux neutrons thermiques (plus lents) utilisĂ©s dans un rĂ©acteur Ă eau sous pression, ceux que la France exploite actuellement. Un neutron rapide nâa donc pas Ă©tĂ© ralenti dans un modĂ©rateur. Un neutron rapide a une vitesse dâau moins 13800 km/s, et un neutron thermique dâau moins 2.2 km/s.
https://miro.medium.com/v2/resize:fit:700/0*pGroXtn9G6c9UW_0
Les neutrons rapides sont issus directement de la fission. Ici câest un rĂ©acteur avec un modĂ©rateur, qui va venir ralentir les neutrons rapides par une sĂ©rie de chocs. Les neutrons lents ont une probabilitĂ© de fission avec les noyaux dâU235 plus importante, et câest ainsi que la rĂ©action en chaĂźne est maintenue.
Caloporteur : vient du latin calor pour chaleur. Câest donc le nom donnĂ© au fluide qui circule pour extraire la chaleur. Dans un rĂ©acteur nuclĂ©aire il peut y en avoir plusieurs. Le plus connu est lâeau, qui sert Ă la fois de fluide dâĂ©change au circuit primaire, secondaire et tertiaire.
Dans un rĂ©acteur Ă eau lĂ©gĂšre, on dit quâon utilise des neutrons thermiques, ou lents. Ils ont perdu leur Ă©nergie cinĂ©tique par une succession de chocs, et cela permet dâaugmenter sa âprobabilitĂ© de fissionâ sur lâuranium 235. Et donc, pourquoi les neutrons ârapidesâ ? Pour aller fissionner plus facilement des atomes qui ne le sont pas avec des neutrons thermiques ! La courbe ci-dessous donne la âprobabilitĂ© dâinteractionâ selon lâĂ©nergie du neutron. En rapide (1MeV donc), on voit une nette diffĂ©rence entre la capture et la fission. Autrement dit, dans le domaine rapide, probabilitĂ© de fissionner est plus de 10 fois supĂ©rieure Ă celle de lâabsorption.
Mais on peut aussi fertiliser les atomes dâuranium 238 ! En le transformant en Pu239 justement, qui lui est fissile⊠On en reparle juste en-dessous dans la partie âSurgĂ©nĂ©rateur ou incinĂ©rateur ?ââŠ
Quelles sont les différences entre un REP (réacteur actuel), et un RNR-Na?
Le changement principal intervient sur le circuit primaire, comme dĂ©taillĂ© ci-dessous. Un Ă©changeur intermĂ©diaire, lui aussi en sodium, est intercalĂ© pour extraire la chaleur du cĆur et la transmettre aux gĂ©nĂ©rateurs de vapeur.
Différences REP/RNR
SchĂ©ma dâun REP sans aĂ©rorĂ©frigĂ©rant // SchĂ©ma de SPX
Les diffĂ©rences seront explicitĂ©es plus bas dans la partie 3: â La technologie RNR-Naâ.
Surgénérateur, incinérateur, isogénérateur ?
Selon lâorganisation du cĆur et ce quâon met dans les assemblage combustible, plusieurs possibilitĂ©s sâoffrent aux RNR-Na. Deux familles nous intĂ©ressent. Les isotopes du plutonium et les actinides mineurs.
Les stocks de plutonium sont condamnĂ©s Ă augmenter Ă court terme, ils augmentent mĂȘme dans les pays qui le recyclent (MOx), car les rĂ©acteurs actuels nâen font pas disparaĂźtre assez. Ce quâon voit dans lâimage ci-dessous est la masse accumulĂ©e selon le temps en fonction du cycle. Le cycle ouvert est lâoption actuellement poursuivie en France. Le scĂ©nario MIX (valorisant les MOx) et RNR permettent dâabaisser considĂ©rablement ces stocks.
Stocks de matiĂšre Ă valoriser
Incinérateur ?
En enlevant lâenveloppe dâuranium 238 autour du cĆur, SuperphĂ©nix pouvait devenir sous-gĂ©nĂ©rateur : il pouvait consommer plus de plutonium 239 quâil nâen crĂ©ait. Cela permettait donc dâincinĂ©rer les dĂ©chets accumulĂ©s les plus problĂ©matiques, et sans devoir miner un gramme dâuranium naturel. SuperphĂ©nix pouvait Ă©galement transmuter les actinides pour en faire des dĂ©chets Ă vie courte. Le RNR-Na est le seul concept mature capable de faire cela. Cette configuration a Ă©tĂ© celle de SPX durant toute son existence.
Transmutateur ?
Pour les actinides, il est possible de remplacer certaines alvĂ©oles par des assemblages spĂ©ciaux pour les faire fissionner, et rĂ©duire drastiquement leur durĂ©e de vie (de plusieurs centaines de milliers dâannĂ©es Ă quelques centaines).
Surgénérateur ?
La capture neutronique sur lâuranium 238 Ă lâintĂ©rieur du cĆur ainsi que dans les enveloppes en pĂ©riphĂ©ries de cĆur pouvait produire plus de plutonium quâil nâen consommait. Ainsi, il pouvait rĂ©gĂ©nĂ©rer son propre stock de combustible Ă partir de matiĂšre fertile. Le cĆur de SPX, bien que capable de passer en mode surgĂ©nĂ©ration, nâa jamais Ă©tĂ© fait, mais cela Ă©tait bel et bien prĂ©vu par lâexploitant.
https://miro.medium.com/v2/resize:fit:700/0*-e6HZYGoOMeBXn22
Fertilisation de lâU238 (source)
Maintenant, on va un peu plus loin dans la technique. Voici le plan :
- 1 Pourquoi faire Superphénix ?
- 2 Lâhistoire des RNR, du projet Manhattan jusquâĂ SPX2
- 3 Pourquoi le sodium ?
- 4 Principes de conception généraux
- 5 Sûreté
- 6 Les matériaux
- 7 Exploitation et bilan de SPX
- 8 La suite de SPX
- 9 Conclusion
- 1 Pourquoi faire Superphénix ?
Je reprendrai certains des mots de Georges Vendryes (1920â2014), grand serviteur du nuclĂ©aire français, dans âSuperphĂ©nix pourquoi ?â, ouvrage dont je recommande la lecture, il est accessible Ă toutes et tous.
âLe premier pays qui mettra au point un rĂ©acteur nuclĂ©aire surgĂ©nĂ©rateur en tirera un avantage commercial dĂ©cisif.â Enrico Fermi, 1945.
Le grand-pÚre de Superphénix, Rapsodie
La France dâaprĂšs 1945 se relĂšve doucement et créée en 1945 le Commissariat Ă lâEnergie Atomique, pour que la France soit souveraine sur les technologies nuclĂ©aires militaires et civiles. La recherche sur les neutrons rapides en France part avec 10 ans de retard sur les Etats-Unis (Clementine, EBR-1), lâURSS (BR2, 5 puis BR10) et la Grande-Bretagne (DFR). En 1958, le CEA lâavant-projet sommaire de Rapsodie, premiĂšre âpile expĂ©rimentale Ă neutron rapides refroidie au sodiumâ (on appellerait ça un rĂ©acteur nuclĂ©aire aujourdâhui). Lâobjectif est dâacquĂ©rir des donnĂ©es expĂ©rimentales pour lancer plus tard un prototype dont on pourrait convertir lâĂ©nergie du cĆur. Lâaventure des neutrons rapides commence alors Ă Cadarache, dans le Sud de la France. Sa construction commença en 1962 et sâacheva en 1966, pour une premiĂšre divergence et lâatteinte de sa pleine puissance (20MWth) en 1967. Il fut exploitĂ© pendant 15 ans, et a ouvert la voie Ă PhĂ©nix.
Son pÚre, Phénix.
EDF et le CEA signent en 1969 un protocole dâexploitation commun. Le rĂ©acteur fera 250MWe, permettant de garder les dimensions industrielles des groupes turbo-alternateurs disponibles Ă lâĂ©poque. DĂ©but des travaux en 1968 et divergence en 1973, pleine puissance en 1974. MalgrĂ© quelques incidents propres Ă tout prototype, le rĂ©acteur fonctionne 15 ans de façon remarquable, et est le premier Ă utiliser le plutonium quâil a lui-mĂȘme produit. Il atteint un taux de rĂ©gĂ©nĂ©ration de 1.16 (16% de matiĂšre fissile en plus Ă la fin du cycle par rapport au dĂ©but). Le concept de surgĂ©nĂ©rateur est validĂ© !
La naissance de Superphénix.
Fin des annĂ©es 70, aprĂšs deux crises pĂ©troliĂšres, et aprĂšs avoir valider un concept de RNR de grande puissance, la coopĂ©ration europĂ©enne pour lâĂ©chelon industriel se met en place. Anglais, belges, hollandais, allemands, italiens et français travaillent ensemble Ă la construction de SPX. Le prototype de 1200MWe commencĂ© en 1976 qui atteint sa pleine puissance en 1986. A lâĂ©poque EDF construisait les 900MWe et concevait les futurs 1300MWe. Lâobjectif Ă©tait de se placer au mĂȘme niveau que les rĂ©acteurs de puissance.
La volonté de fermer le cycle du combustible français
Les qualitĂ©s des RNR du point de vue du cycle sont remarquables. Comme expliquĂ© plus haut, les deux configurations de cĆur de type incinĂ©rateur ou surgĂ©nĂ©rateur donnent Ă SPX un avantage considĂ©rable sur tous les autres rĂ©acteurs Ă neutrons thermiques (qui constituent au moins 95% des rĂ©acteurs actuels).
Plutonium . Actuellement en France, il est utilisĂ© dans les REP sous forme de MOx (âmix dâoxydes U-Puâ), mais il ne peut ĂȘtre utilisĂ© quâune fois, sa qualitĂ© isotopique se dĂ©gradant (câest Ă dire que la proportion des isotopes pairs, non fissiles, augmente). Le multi-recyclage efficace ne peut avoir lieu que grĂące dans des RNR. Nous disposons aussi des stocks de MOX usĂ©s (120 t/an), qui ne sont pas valorisĂ©s actuellement malgrĂ© leur immense potentiel Ă©nergĂ©tique.
Autres ressources valorisables. Lâuranium de retraitement appauvri (800 t/an) et lâuranium de retraitement rĂ©utilisĂ© (140 t/an), sont Ă©galement actuellement trĂšs peu valorisĂ©s, alors quâils pourraient servir de combustible dans un parc de rĂ©acteurs rapides . Enfin, mais cela est encore Ă confirmer, il est possible sur le papier de convertir les actinides mineurs par transmutation ce qui diminuerait encore la quantitĂ© et la toxicitĂ© de ces dĂ©chets ultimes. Les dĂ©chets les plus complexes Ă gĂ©rer sont actuellement produits par le parc français Ă hauteur dâenviron 40 t/an, ce qui est ridicule au vue de lâĂ©nergie produite mais reste nĂ©anmoins un enjeu de gestion (stratĂ©gie dâentreposage et de refroidissement). Cela sera dĂ©taillĂ© plus loin.
2. Lâhistoire des RNR, du projet Manhattan jusquâĂ SPX2
Câest important de comprendre la gĂ©nĂšse de lâidĂ©e derriĂšre le RNR. Ce concept est en rĂ©alitĂ© apparu dans les esprits des physiciens Ă peu prĂšs au mĂȘme moment que celui des rĂ©acteurs Ă modĂ©rateurs.
Enrico Fermi, futur prix Nobel de physique, qui travaillait alors sur la pile de Chicago, a été le premier à étudier les neutrons rapides. Il a remarqué que les neutrons lents causaient plus fréquemment des fissions que les neutrons rapides, découvrant alors le principe de section efficace. Le projet Manhattan achevé, la recherche sur les applications de la fission nucléaire allait bientÎt devenir un enjeu majeur pour cette deuxiÚme moitié du XXe siÚcle.
âLâĂ©nergie nuclĂ©aire est une sacrĂ©e façon de faire bouillir de lâeauâ, Albert Einstein (1879â1955).
1935 FrĂ©dĂ©ric Joliot-Curie prononce ces mots en conclusion de sa confĂ©rence quâil donne aprĂšs la rĂ©ception de son prix Nobel de chimie: âNous sommes en droit de penser que les chercheurs, construisant ou brisant les atomes Ă volontĂ©, sauront rĂ©aliser des transmutations Ă caractĂšre explosif, vĂ©ritables rĂ©actions chimiques Ă chaĂźnes. Si de telles transformations arrivent Ă se propager dans la matiĂšre, on peut concevoir lâĂ©norme libĂ©ration dâĂ©nergie utilisable qui aura lieuâ.
1942 La pile de Chicago est en place et le 2 décembre 1942 à 15h25, la premiÚre réaction en chaßne artificielle auto-entretenue débute.
Dessin de la pile CP-1 Ă Chicago
1945Enrico Fermi propose le concept de rĂ©acteur surgĂ©nĂ©rateur. Un rĂ©acteur produisant plus de matiĂšre fissile quâil nâen consomme.
1946Le premier rĂ©acteur nuclĂ©aire Ă neutrons rapides, Clementine, diverge. Il a un caloporteur au mercure. Son objectif Ă©tait dâĂ©tudirr les propriĂ©tĂ©s nuclĂ©aires de plusieurs matĂ©riaux Ă la suite du succĂšs du projet Manhattan. Ce rĂ©acteur a servi Ă de nombreuses expĂ©riences, comme prouver la possibilitĂ© de faire un surgĂ©nĂ©rateur civil, ou encore mesurer les sections efficaces de plusieurs isotopes.
1951Le premier réacteur nucléaire électrogÚne, EBR-I pour Experimental Breeder Reactor I, produit assez de puissance pour allumer 4 ampoules. Son caloporteur est un eutectique sodium-potassium (Na-K).
1956Création du consortium européen EUROCHEMIC, premiÚre agence européenne de coopération technique nucléaire.
1958DĂ©but du fonctionnement de lâunitĂ© de retraitement du plutonium UP1 Ă Marcoule.
1962Construction de Rapsodie, premier RNR-Na en France, critique en 1967. 20MWth. Fonctionnera jusquâen 1983.
1968Construction de phĂ©nix par le CEA et EDF. 560MWth. Il fonctionnera jusquâen 2010.
1976Construction de SuperphĂ©nix dit SPX, 1200MWe. LâĂ©chelon industriel des RNR-Na, plus gros RNR jamais construit Ă ce jour. Pleine puissance en 1986, aprĂšs seulement 10 ans.
1992Le redĂ©marrage de SuperphĂ©nix est soumis Ă la rĂ©alisation prĂ©alable dâune Ă©tude (Rapport Curien) sur la contribution que pourrait apporter SuperphĂ©nix Ă lâincinĂ©ration des dĂ©chets radioactifs. Cette Ă©tude confirme lâintĂ©rĂȘt de SPX pour ce sujet, et le redĂ©marrage est autorisĂ© le 17 dĂ©cembre 1992.
3. Pourquoi le sodium ?
Les RNR ont autant de design que de caloporteurs. Certains choisissent des mĂ©taux liquides purs (Na, Pb, Hg), dâautres des eutectiques (Pb-Bi, Na-K), ou encore le gaz (He). Certains choisissent aussi lâoption des sels (chlorure ou fluorure). Le choix du sodium prĂ©sente un certain nombre dâavantages et la famille de RNR ayant le plus de retour dâexpĂ©rience dans le monde est de loin celle du sodium.
Un certain nombre de critĂšres doivent sâappliquer au caloporteur dâun RNR. Le premier, assez logiquement, est sa transparence aux neutrons, afin de modĂ©rer peu. On cherche donc un matĂ©riau faiblement absorbant et Ă faible pouvoir de ralentissement, ce qui exclut de fait la plupart des matĂ©riaux lĂ©gers.
Ensuite, on veut un caloporteur efficace, il doit donc avoir une forte capacitĂ© calorifique et une bonne conductivitĂ© thermique. Son Ă©coulement en cĆur doit ĂȘtre excellent et ne pas demander un effort trop important aux pompes primaires, il doit donc ĂȘtre peu visqueux.
Ensuite, il doit ĂȘtre capable dâencaisser les transitoires en restant monophasique liquide, il faut Ă©viter quâil se solidifie et quâil sâĂ©vapore.
Le caloporteur doit ĂȘtre aussi pur que possible pour Ă©viter les produits dâactivation dans le circuit, ce qui compliquerait la maintenance. On veut Ă©galement Ă©viter quâil soit corrosif pour les structures internes.
Enfin, il doit ĂȘtre disponible Ă bas coĂ»t, en quantitĂ© industrielle, et le plus pur possible.
Bilan pour le sodium : ses tempĂ©ratures de fusion (97,8°C) et dâĂ©bullition (883°C) permettent, Ă 500°C, une utilisation Ă la pression atmosphĂ©rique. Il a une trĂšs bonne conductibilitĂ© thermique (100 fois celle de lâeau). Il absorbe trĂšs peu les neutrons et a une faible capacitĂ© Ă les ralentir (mais cette composante nâest pas nulle pour autant, nous le verrons dans la partie sĂ»retĂ©). Le sodium ne sâactive pas non plus est est peu corrosif. Il est excellent dâun point de vue neutronique et thermohydraulique mais mauvais sur la physico-chimie du fait de la rĂ©action Na-H2O trĂšs exothermique et de son inflammation au contact de lâair. Le sodium nâest pas cher et est adaptĂ© Ă lâusage industriel.
4. Principes de conception généraux
Neutronique du cĆur
On utilise communĂ©ment une unitĂ© dâĂ©nergie appelĂ©e Ă©lectron-volt pour lâĂ©nergie cinĂ©tique des neutrons.
https://miro.medium.com/v2/resize:fit:602/0*S0LU7Ni1zxO-uopT
Les différentes catégories de neutrons.
SuperphĂ©nix est un rĂ©acteur Ă neutrons rapides (RNR), ce qui signifie que sa population de neutron sera (trĂšs majoritairement) dans le âspectreâ rapide, de 10â”eV Ă 2\*10â·eV, comme le montre la courbe orange ci-dessous.
Conception gĂ©nĂ©rale du cĆur
Coefficient de contre réaction. Parler de la CFV non échelonable.
Ă finir
Combustible
Le combustible a une gĂ©omĂ©trie hexagonale (carrĂ©e en REP), et est disposĂ© dans des âaiguilles â (âcrayonsâ en REP). La gĂ©omĂ©trie en aiguille est choisie pour sa compacitĂ©, un combustible RNR-Na doit avoir au moins 15% de plutonium.
AC pour SPX
LâĂ©changeur intermĂ©diaire
Dans un RNR-Na, il y a un échangeur supplémentaire, intercalé entre le circuit primaire et le circuit turbine. Pourquoi ?
- On veut Ă©viter le contact entre lâeau du circuit turbine et le sodium primaire (rĂ©action trĂšs exothermique, boom)âŠ
- En cas de rĂ©action sodium-eau, on Ă©vite dâavoir un sodium activĂ© (radioactif).
Deux concepts dâorganisation de ce circuit intermĂ©diaire sont proposĂ©s. La diffĂ©rence repose sur la localisation de lâĂ©changeur intermĂ©diaire, dans la cuve ( concept intĂ©grĂ© ) ou en dehors ( concept Ă boucles , comme sur REP). Le caloporteur utilisĂ© dans cet Ă©changeur est Ă©galement du sodium, aprĂšs avoir Ă©cartĂ© lâoption de lâeutectique Pb-Bi. Des concepts rĂ©cents (Hexana) proposent dâutiliser un sel fondu.
Concepts dâorganisation des circuits intermĂ©diaires dâun RNR-Na
SystĂšmes de conversion
Les gĂ©nĂ©rateurs de vapeur (GV) sont hĂ©licoĂŻdaux sur SPX, contrairement Ă ceux des REP, et encore diffĂ©rents des GV en Ă©pingle de PhĂ©nix. Lâavantage de cette gĂ©omĂ©trie est quâelle prĂ©sente une grande longueur (80m). Les GV de SPX sont conçus en un seul morceau, comme sur REP, moins chers mais plus durs Ă changer. Les tubes sont en Alliage 800. Les caractĂ©ristiques sont dĂ©taillĂ©es ci-dessous. Le GV avait beau ĂȘtre le premier du genre, aucun incident majeur nâa Ă©tĂ© dĂ©clarĂ© pendant ses 748 jours dâopĂ©rations.
La cuve
Câest assez particulier sur SPX, il y a deux cuve. Une cuve dans une autre. La cuve la plus intĂ©rieure contient lâensemble du circuit primaire, et la cuve de sĂ©curitĂ© qui lâentoure permet de contrĂŽler les fuites sodium et de valoriser la convection naturelle de ce dernier, et donc en Ă©vacuant la chaleur rĂ©siduelle, ce qui permet dâĂ©viter lâĂ©vaporation du sodium. Sur PhĂ©nix, la faible puissance relative Ă la surface de cuve permettait de refroidir uniquement par rayonnement de la face externe de la cuve.
Le choix fait sur SPX est de prendre la cuve principale, la dalle supérieure prend la masse. Un schéma pour bien comprendre.
Sur ce schĂ©ma, en gris clair la cuve principale, en forme dâentonnoir. La cuve de sĂ©curitĂ© englobe les pompes primaires. (source: EDF)
https://miro.medium.com/v2/resize:fit:700/0*5M_C2LxfKK_OKLYf
La cuve de SPX, de 21m de diamĂštre.
Les pompes primaires
Elles sont toutes mĂ©caniques, et non pas Ă©lectromagnĂ©tiques (rĂ©acteurs du futur). Ces pompes sont au nombre de quatre, dâune hauteur de 15 m, dâun diamĂštre maximum 2,5 m pour une masse totale sans moteur et avec protection biologique de 120 tonnes. Leur dĂ©bit atteint presque 4.8m3/s.
Chose Ă noter, la pompe Ă©tant suspendue par en haut, les dilatations thermiques Ă lâentrĂ©e sont importantes. Ainsi la pompe est supportĂ©e Ă sa partie supĂ©rieure par un anneau flexible permettant la libre inclinaison de la pompe sous lâaction des dĂ©placements diffĂ©rentiels.
Le bouchon couvercle cĆur (BCC)
On parle ici de la piĂšce amovible positionnĂ©e en haut du cĆur et reposant sur la dalle de maintien.
Câest une piĂšce multifonction. Il sert Ă fermer le circuit primaire par le haut, assurant lâĂ©tanchĂ©itĂ©. Comme sur un REP, le BCC supporte et positionne les mĂ©canismes de commande des barres et lâinstrumentation de surveillance du cĆur. Il a aussi un rĂŽle de protection biologique et thermique. Par rapport Ă un REP, le BCC a aussi une fonction hydraulique, il dĂ©vie les jets de sodium Ă la sortie du cĆur.
5. Sûreté
https://miro.medium.com/v2/resize:fit:700/0*9qxdp9_gb7MMz-yO
Maitrise de la réactivité
DĂ©jĂ , le rĂ©acteur dispose de grappes dâarrĂȘt pour stopper la rĂ©action en chaĂźne, elles sont placĂ©es en haut (cf. schĂ©ma ci-dessous). Lâeffet XĂ©non nâest pas prĂ©sent, simplifiant le contrĂŽle de la rĂ©activitĂ© du cĆur. Le centre du cĆur, lĂ oĂč il est le plus chaud, induit des variations de densitĂ© du sodium, contribuant Ă des insertions ponctuelles de rĂ©activitĂ©. Lâobjectif est de se prĂ©munir en concevant un cĆur CFV (faible vidange) comme le projet ASTRID. Lâeffet est dâautant plus fort que le cĆur est grand.
Evacuation de la puissance
Le sodium a une plus grande marge Ă lâĂ©bullition que lâeau par rapport au fonctionnement normal. Lâ inertie thermique du sodium ( rĂ©sistance au changement tempĂ©rature lors dâun transitoire). Des systĂšmes diversifiĂ©s sont mis en place pour Ă©vacuer la puissance rĂ©siduelle, dont des Ă©changeurs sodium-air. Sur SPX, le DRACS est le BPR sont passifs Ă 4 boucles. Le RVACS est actif Ă deux boucles. Il nây a pas de SGOSHDR sur SPX.
Maitrise du confinement
PremiĂšre barriĂšre (gaine combustible) : la conductivitĂ© thermique Ă©levĂ©e du sodium (x70 par rapport Ă lâeau) assure un coefficient dâĂ©change important entre les gaines et le sodium. Concernant les ruptures de gaine, elles sont de deux types, ouverte ou gazeuse . Les RNR français sont Ă©quipĂ©s du systĂšme DND (DĂ©tection de Neutrons DiffĂ©rĂ©s) pour dĂ©tecter les ruptures ouvertes de gaine. Lâassemblage dĂ©fectueux est ensuite identifiĂ© et retirĂ© du cĆur (on sâinterdit de fonctionner en gaines percĂ©es). Dans le cas des ruptures par rejet de gaz de fission, des rejets peuvent alors avoir lieu par les soupapes de protection du circuit dâargon du ciel de pile
La deuxiÚme barriÚre est assez complexe à définir sur RNR-Na, on va donc regarder seulement le concept intégré ici (type SPX).
- cuve principale du réacteur (21m de diamÚtre),
- cuve de sécurité, cette derniÚre étant prévue pour collecter le sodium primaire en cas de la fuite de la cuve principale (22.5m de diamÚtre),
- fermeture supérieure du réacteur,
- circuits auxiliaires véhiculant du sodium primaire ou du gaz de couverture (argon) hors du circuit primaire,
- tubes des échangeurs intermédiaires (EI) séparant le sodium primaire du sodium intermédiaire,
- tubes des Ă©changeurs des circuits dâĂ©vacuation de la puissance rĂ©siduelle immergĂ©s dans le circuit primaire.
En rĂ©sumĂ©, tout ce qui constitue la cuve et sa partie supĂ©rieure, plus les traversĂ©es. Cette barriĂšre nâest pas Ă©tanche. Il existe des fuites dâargon au niveau de la fermeture supĂ©rieure par lâouverture des soupapes pour rĂ©guler la pression du âciel de pileâ. Ces fuites sont contrĂŽlĂ©es et mesurĂ©es rĂ©guliĂšrement.
La troisiĂšme barriĂšre (bĂątiment en bĂ©ton trĂšs rĂ©sistant) la trĂšs faible pression primaire simplifie grandement les problĂ©matiques de fuite et de tenue de lâenceinte de confinement. En revanche, la rĂ©action sodium-eau est Ă surveiller, ne serait-ce quâavec lâhumiditĂ© ambiante. Certains designs proposent de changer lâeau par du CO2 supercritique.
TroisiĂšme barriĂšre qui est la plus grande jamais construite.
La sûreté de manutention du combustible neuf et usé
A finir
La gestion des accidents graves
Concernant les accidents graves, les normes Ă lâĂ©poque de PhĂ©nix nâimposaient pas de systĂšme de mitigation. SPX avait quand Ă lui un rĂ©cupĂ©rateur Ă dĂ©bris de corium dans sa cuve. On lâappelait le cendrier, il Ă©tait originellement conçu pour rĂ©sister Ă la fusion complĂšte de 7 assemblages, la fusion totale Ă©tant jugĂ©e trop improbable en raison des caractĂ©ristiques de sĂ»retĂ© du cĆur.
6. Cycle combustible
Cette partie est la plus important pour comprendre lâintĂ©rĂȘt des RNR-Na dans une optique de gestion durables des matiĂšres radioactives françaises. La France est assise sur une mine dâor qui ne demande quâĂ ĂȘtre exploitĂ©, Ă la diffĂ©rence notable que, cette fois, lâor est dĂ©jĂ minĂ© et ne demande quâĂ ĂȘtre valorisĂ©.
Complémentarité REP-RNR
Il est important de comprendre que les RNR se positionnent comme lâĂ©tape suivant celle du dĂ©ploiement de REP. Le plutonium gĂ©nĂ©rĂ© par les irradiations en REP permet de dĂ©marrer des RNR. Le MOx neuf (voire usĂ©) est exploitable en coeur rapide. Câest un point clĂ© car cela permet de se baser sur un cycle existant, ce qui donne au RNR-Na un avantage considĂ©rable sur dâautres technologies de 4e gĂ©nĂ©ration tels que les rĂ©acteurs Ă haute tempĂ©rature (HTR) Ă combustible TRISO ou les rĂ©acteurs Ă sels fondus (sel chlorure ou fluorure)
Source [1] p.158
En lâĂ©tat actuel du cycle français, le parc produit environ 10 tonnes de Pu par an. Les REP viennent donc se placer comme lâĂ©tape prĂ©liminaire (et indispensable) Ă lâĂ©tablissement dâune filiĂšre rapide qui a besoin de plutonium pour dĂ©marrer ses premiers cĆurs. Lâobjectif Ă trĂšs long terme (plusieurs dĂ©cennies) est la surgĂ©nĂ©ration, qui permet ensuite Ă la filiĂšre de sâautoalimenter. Ainsi il est nĂ©cessaire de maintenir la filiĂšre REP pour accompagner les premiers RNR.
Retraitement du combustible
A finir
Transmutation des actinides mineurs
DĂ©jĂ , de quels isotopes parle-t-on ? Dans lâordre dâimportance, lâAmĂ©ricium (Am 241, Am 243), le Curium (Cm 244, Cm 245) et le Neptunium (Np 237).
Combustible usé de REP-UOx
Lâobjectif est double, obtenir des colis moins toxiquesâŠet beaucoup moins chauds ! Je ne vous dirai pas que les dĂ©chets ne seront plus un problĂšme, mais la transmutation des AM ouvre la voie Ă des modes de gestion beaucoup plus simples. De plus, cela permettrait dâutiliser CIGEO encore mieux, du fait de la possibilitĂ© dâaugmentation de concentration de matiĂšre dans les alvĂ©oles, la chaleur rĂ©siduelle Ă©tant moins Ă©levĂ©e ! Ci-dessous, les contributions des AM Ă la radiotoxicitĂ© des colis et Ă leur chaleur.
Convertir les actinides mineurs en énergie permettrait de diminuer leur radiotoxicité. (cf. [1] p.171)
Mais cela ferait aussi des colis moins chauds à gérer. (cf. [1] p.171)
Les processus chimiques impliquĂ©s dans le retraitement et lâextraction des actinides mineurs dĂ©passent mes compĂ©tences, mais les personnes intĂ©ressĂ©es peuvent toujours aller lire la monographie CEA sur la sĂ©paration des actinides des combustibles usĂ©s (disponible ici). Câest un sujet passionnant qui mĂ©riterait un article entier, mais nâĂ©tant pas chimiste je ne mây risquerai pas.
En supposant une extraction efficace dans le combustible de ces AM, on peut maintenant regarder les potentiels usages en RNR. Déjà , la neutronique du RNR est plus favorable à la transmutation des AM:
A comprendre ainsi: âLe Neptunium 237 a 30 fois plus de chance dâĂȘtre capturĂ© que de fissionner en REP-MOx. Cela passe Ă 5.3 en RNR-MOxâ.
6. Les matériaux
6.1 Les matériaux du combustible
Les matériaux structurels sont en acier inoxydable austénitique. Le combustible est une poudre MOx compactée en pastille. Acier AIM1 sur SPX, AIM2 sur ASTRID.
Le tube hexagonal est en acier EM10
6.2 Les matériaux structurels
- Le barillet, Ă lâorigine en acier 15 D3, a Ă©tĂ© changĂ© suite Ă une fissure rapide.
- Les tubes GV de SPX sont en alliage Ă forte teneur en nickel, du type Alliage 800.
- La cuve est en acier austénitique (316LN pour basse teneur carbone (L) et azote contrÎlé (N)).
- La robinetterie est en acier inoxydable austénitique.
7. Exploitation et bilan de SPX
Câest la partie oĂč je mâĂ©nerve. Vous allez lâĂȘtre aussi en lisant jusquâau bout.
Un prototype arrĂȘtĂ© trop tĂŽt
â Le simple bon sens dicte la marche Ă suivre : puisque lâinvestissement est fait, puisque le combustible est disponible, et puisque les dĂ©penses dâexploitation peuvent ĂȘtre Ă©quilibrĂ©es par les fournitures dâĂ©lectricitĂ©, dĂ©pensons le plus tard possible les sommes inĂ©luctables que nĂ©cessiteront la mise Ă lâarrĂȘt dĂ©finitif et le dĂ©mantĂšlement de la centrale. â Georges Vendryes
Comprendre ses performances industrielles
Sur les 10 annĂ©es dâopĂ©ration du rĂ©acteur :
- 54 mois de procĂ©dures administratives pendant lesquelles le rĂ©acteur est en Ă©tat de fonctionner, mais nâest pas autorisĂ©
- 53 mois de réel fonctionnement
Deux Ă©vĂšnements non nuclĂ©aires nâont pas aidĂ© le rĂ©acteur:
- En 1990, le toit de la salle des machines sâeffondre Ă cause dâune chute de neige exceptionnelle.
- La turbine de 1200MWe nâĂ©tait pas encore prĂȘte, il a fallu en faire deux de 600MWe. Cela a conduit Ă des difficultĂ©s de fonctionnement importantes dans les premiĂšres annĂ©es et Ă des baisses notables du coefficient de disponibilitĂ©.
Les fuites sodium
SuperphĂ©nix aura connu 3 trĂšs petites fuites de sodium (Ă comparer Ă PhĂ©nix qui en a eu 32, et oui le retour dâexpĂ©rience, ça compte).
PremiĂšre fuite: mai 1987, une fuite sodium est constatĂ©e sur le barillet. Cette fuite est causĂ©e par la corrosion dâun acier proposĂ© par le partenaire allemand⊠Or cet acier nâĂ©tait ni utilisĂ©, ni validĂ© sur PhĂ©nix. Cet Ă©quipement sera remplacĂ© et cela nĂ©cessita une intervention de 18 mois.
DeuxiĂšme fuite : en 1990, de lâair sâinfiltre dans la partie supĂ©rieure, dans le ciel dâargon. Cette fuite est causĂ©e par un compresseur de mauvaise fabrication. Cette fuite a servi de raison aux politiques pour paralyser le rĂ©acteur qui ne pourra pas fonctionner pendant 4 ans.
TroisiĂšme fuite : en 1995, une fuite dâargon sur le tube dâalimentation dâune cloche dâĂ©changeur, est localisĂ©e et rĂ©parĂ©e sur place directement.
Bilan : trois fuites sans aucun rejet Ă lâenvironnement, sans consĂ©quence radiologique grave.
Rejets dans lâenvironnement
Ă finir
ConsĂ©quences sociales de lâarrĂȘt de SPX
LâarrĂȘt fut si brutal que beaucoup de personnes se sont retrouvĂ©es au chĂŽmage du jour au lendemain.
Je vous conseille cet excellent article:
L'arrĂȘt de SuperphĂ©nix fut un dĂ©sastre humain
La fermeture de la centrale de Creys-Malville en 1998 s'apparente à un suicide économique et technologique.
www.contrepoints.org#+begin_src shell
]]
Justification de lâarrĂȘt de SPX, et aucun argument ne tient
Ă finir
La politique énergétique de la France : passion ou raison ? (tome 2) - Sénat
Le SĂ©nat a pour missions premiĂšres le vote de la loi, le contrĂŽle du Gouvernement et l'Ă©valuation des politiquesâŠ
www.senat.fr#+begin_src shell
]]
8. La suite de SPX
Le projet ASTRID, porté par le CEA, visant à développer un RNR-Na de puissance intermédiaire, a été abandonné (en réalité repoussé aprÚs 2050, ce qui revient à tuer la compétence et donc abandonner le projet).
Le CEA a rĂ©cemment essaimĂ© deux structures privĂ©es afin de relancer les concepts de RNR-Na. Lâespoir est dĂ©sormais Ă placer dans deux structures, Hexana et Otrera.
Les deux concepts reprennent certaines briques technologiques du projet ASTRID. La diffĂ©rence notable est sur lâĂ©changeur intermĂ©diaire:
- Hexana a fait le choix dâun stockage de sels fondus pour servir de batterie thermique, en utilisant un sel non rĂ©actif avec le sodium dans lâĂ©changeur
- Otrera a fait le choix de lâĂ©changeur sodium-diazote du projet ASTRID.
Ces deux start-up proposent la technologie la plus mature de tout le spectre du nuclĂ©aire innovant, en France comme Ă lâinternational. On parle de 400 annĂ©es rĂ©acteurs en fonctionnement. Soit plus que les RNR-Pb (plomb), RNR-gaz et RSF (sels fondus) rĂ©unis. Nous en avons eu trois en France, Ă diffĂ©rentes puissances permettant de valider le concept.
Souhaitons que cette fois-ci la France comprenne quâelle a rendez-vous avec son avenir.
9. Conclusion
JâespĂšre vous avoir donnĂ© des Ă©lĂ©ments utiles pour comprendre les RNR-Na et le gĂ©nie derriĂšre SuperphĂ©nix. Vous saurez quoi rĂ©pondre quand on vous parlera des soi-disant âdangersâ de SPX.
Cet article est dĂ©diĂ© aux 3000 techniciens et ingĂ©nieurs, hommes et femmes, privĂ©s de leur formidable machine, avec les consĂ©quences sociales associĂ©es Ă cette brutale fermeture. SuperphĂ©nix a Ă©tĂ© tuĂ© par lâignorance des politiques. La France avait une avance considĂ©rable quâelle a aujourdâhui perdu. Soyons collectivement Ă la hauteur de lâhĂ©ritage de nos anciens, Ă qui je nâai quâune chose Ă dire: merci.
Plaque commémorative devant SPX.
Photo tirĂ©e de âSuperphenix Technical and Scientific Achievementsâ par JoĂ«l Guidez.
Le phĂ©nix renait toujours de ses cendres. Merci de mâavoir lu đ§Ą.
https://miro.medium.com/v2/resize:fit:700/0*J-LujTym-6O_8Qdq
Sources
[1] Source principale, monographie CEA RNR-Na.
les réacteurs nucléaires à caloporteur sodium
Cette monographie dĂ©crit l'historique et le retour d'expĂ©rience technique accumulĂ© sur ces rĂ©acteurs, dont les troisâŠ
www.cea.fr#+begin_src shell
]]
Source [2]
https://inis.iaea.org/collection/NCLCollectionStore/\_Public/52/111/52111240.pdf
Source [3]